Voyage Suisse – Indes et retour en Citroën 2CV (1984-1985) – Page 3
Itinéraire du Rajasthan au Kerala
Rajasthan
Quelques 250 Km séparent Delhi de Jaipur, une bonne journée de trajet, et la cité rose des Maradjha est en vue. Une solution pour camper est trouvée. Cette ville est vrai un bijou ! Malgré que cette cité soit de taille « normale », on a l’impression d’être à la campagne car on ne sent pas oppressés.
Les journées passent en visites de: palais, jardins, observatoire, rues, boutiques, balades en rickshaw, etc… Les gens parlent beaucoup du village de Pushkar, un lieu saint où il faut absolument aller. Ok, ce sera la prochaine destination, avec un petit arrêt prévu dans la ville très « touristes chic » d’Udaipur.
Coupure dans le récit: comment s’organiser pour camper et dormir dans un pays où rien n’est prévu pour ce type de tourisme ? (puisque le 99% des touristes arrivent aux Indes en avion, utilisent les transports indiens -bus-trains- et couchent à l’hôtel ou dans d’éventuels campings). Le but étant de pouvoir coucher et manger dans le véhicule, les seules demandes sont: un petit coin pour parquer la 2CV (si possible à l’ombre) et l’accès aux wc-douches; éventuellement plus si entente (se restaurer). Le camping sauvage est déconseillé; reste les auberges qui accueillent les indiens de passage, les hôtels qui sont d’accord de monnayer le prix « sans la chambre » et des fois, des camping pour touristes « sac au dos » dans certaines agglomérations les plus fréquentées. Finalement tous les moyens sont bons (même chez l’habitant) à condition de marchander le séjour (heureusement Roland, a du sang grec).
Pushkar: plus connue pour son festival de chameau qui a lieu une fois l’an (en novembre … dommage, trop tard pour les Chablues) et son lac mythique; cette petite « bourgade » est aussi un lieu saint. Ah que l’on va bien se sentir ici !… la famille prévoit d’y faire un long arrêt, raison pour laquelle une place calme et tranquille est trouvée pour séjourner, au joli nom de « l’hôtel Peackock – à l’ombre des manguiers », campement dans des conditions idylliques sous les grands manguiers, que désirer de mieux (la mer peut-être ? … c’est pour plus tard à Goa).
Ah! Pushkar, on l’aime bien cet endroit, on reviendra… et plus vite qu’on ne le pense !
En route pour Goa: venir aux Indes sans aller à Goa, ça ne se fait pas, même si c’est le « truc bateau » et hyper touristique !
Un seul but pour ce trajet vers Goa, éviter la ville de Bombay à tout prix (marre des grandes villes). La route est longue, elle prendra plusieurs jours; sorti des paysages magique du Rajhastan, le décor qui suit est plutôt morne, les régions de: Vadodara, Surat, un crochet par Nasik et Puna (pour détourner Bombay) et finalement Panaji (Goa). En fait il y a plusieurs moyens pour éviter les plages touristiques, d’après les divers renseignements obtenus, une plage correspond aux voeux de la famille (calme et tranquillité); elle s’appelle Benaulim.
Coupure dans le récit: des ennuis ? heu… oui, quelques uns: le plus grave sur la route de Goa (à Baroda) Julie tombe sérieusement malade, fièvre à 41 degrés et convulsions, pendant deux jours, malgré l’assortiment médicalo-homéopathique et les connaissances de Christiane, rien n’y fait; c’est presque la panique ! Ouf .. après une mauvaise passe de 5 ou 6 jours, Julie va mieux, le moral remonte et la route peut continuer. A signaler aussi: Julie est tombée à Pushkar. Comme souvenir, il lui restera un « gros trou » au front.
Autre catastrophe (sans lien avec la famille), celle de Bhopal: vous vous rappelez la nuit tragique du 2 décembre 1984 ? Union Carbide, une multinationale chimique, y a une usine de pesticides, qui a fuit ce soir là et a lâché un nuage très toxique: 300’000 victimes, dont 4000 à 5000 morts sur le coup. Eh bien, le lendemain, sans le savoir, les Chablues passaient « tout près », à environ 200 Km de cette ville; ils ne l’ont appris que plus tard (avec le recul, aucun des Chablues ne semble atteint d’une quelconque séquelle 20 ans après). Nous laisserons ici de côté les divers ennuis et détails mécaniques réparés ou non (batterie foutue = démarrage à la manivelle, merci au génial Mr Citroën).
Rajasthan
Galerie de 20 photos en relation avec le récit ci-dessus
Goa
Nom mythique que les hippies et autres « baba cool » des 60’s aux 80’s ont fait connaître au plus grand nombre. Ses plages et ses palmiers.
De Goa, il faut savoir: qu’elle fut la première implantation portugaise en Asie et la dernière possession portugaise en Inde. Ce n’est que depuis 1961 que Goa fait réellement partie des Indes. Les « restes » portugais font qu’un fort pourcentage de la population est chrétien, que la vente d’alcool y est autorisée et le cannabis toléré (ce n’est pas forcément le cas partout). Ces divers paramètres ont contribué à la venue des hippies à la « grande époque ».
Plage de Benaulim: les Chablues comme dit plus haut, ne sont pas à la recherche de ce « tourisme là », raison pour laquelle ils ont trouvé ce lieu de séjour moins fréquenté, ce qui ne les a pas empêchés d’aller jeter un coup d’oeil ailleurs, surtout en ville, à Panaji.
Comment s’étendre sur le sujet mer: palmiers, repos, manger, dormir (et de temps en temps « faire la fête »)? Bof… pas grand chose à dire; sauf que: la « deuche » a été parquée dans le sable à 100m. de la mer; que Julie ne s’est pas ennuyée car elle a rencontré une fille Anglaise de son âge, Jena; que la famille est restée là le temps de faire des « vacances repos ».
Vu l’inactivité, on s’ennuie ! et, comme toutes les bonnes choses ont une fin… Un matin, c’est décidé, on part pour le sud: Mangalore, Mysore, Coimbatore et Cochin: le Kerala et ses canaux enchanteurs !
Goa
Galerie de 9 photos en relation avec le récit ci-dessus
Mysore
Ville super chouette. Ah! ce marché: légumes, fruits, habits, gadgets et ustensiles divers (Christiane en a bavé !). Un peu comme Jaipur, cette ville malgré sa taille ne vous vous oppresse pas et l’on s’y sent bien. Une belle palette de choses à voir ou à visiter: temples, palais, expos, ruelles, boutiques, etc…
C’est à Mysore que la famille se dit qu’il faudrait enfin envoyer de nos nouvelles à nos amis et proches de Suisse et de Grèce. Roland trouve une idée originale: on pourrait faire une photo noir-blanc des 3 Chablues et de la « deuche » devant un temple, et demander à un labo d’ici de développer le film et nous faire le nombre de tirages nécessaires au format « carte postale », prêt à l’envoi ! Oh, yes … aussitôt dit, aussitôt fait: écrites, signées et envoyées !
Coupure dans le récit: une histoire d’arnaque bien ficelée! Un personnage bien sympathique au look de « marin étranger », s’approche du campement et raconte son histoire: il doit retourner à son port d’attache à Cochin et qu’il n’en a pas les moyens; il demande aux Chablues s’ils veulent bien lui prêter 50 roupies. Roland d’habitude très méfiant, se prend au charme du personnage et lui avance plus que la somme désirée: soit 100 roupies (l’équivalent de 20.- FrsCh). L’homme jubile et promet alors de les rendre quelques semaines plus tard lors de la venue de la famille à Cochin. Eh bien, devinez ?… Au port de Cochin, le soit disant bateau n’existait pas, le « gaillard » non-plus ! Bon, 20.- Frs c’est peu (quoique… ici cette somme vous permet de vivre pendant plusieurs jours ) On nous y reprendra plus, ça c’est sur !
Mysore
Galerie de 13 photos en relation avec le récit ci-dessus
Kerala
La ville de Cochin en elle-même n’a rien de particulier; impossible de trouver un campement pour vivre dans la voiture, une chambre d’hôtel est louée, à la condition de pouvoir parquer la 2CV visible à côté de la chambre.
Grande déception lors de la première douche: l’eau est verte (beurk), et très sale, en plus il y s’avère qu’il y a des petites bêtes qui grouillent à l’intérieur. Impossible de se laver dans ces conditions, en plus l’hôtelier « s’en fout » (les gens d’ici font avec)… Alors que faire ? Roland part se balader et se renseigne, plusieurs personnes lui donne le « bon tuyau »: à 500 m., il y a un robinet où l’eau est « visiblement » propre et plus ou moins « potable », Roland fera donc les trajets avec un bidon de 20 l., Ouf… on peut enfin se laver !
Coupure dans le récit: pour nous occidentaux, avec l’eau ça se passe comment ? Surtout avec un enfant faisant partie du voyage, toutes les précautions ont été prises avant le départ: 1) pour l’eau potable « à boire »: d’abord trouver de l’eau propre et claire, ensuite lui adjoindre une certaine quantité de poudre MicroPure de Katadyn « qui tue les microbes », une deuxième mesure de sécurité est ensuite de l’aspirer avec la pompe filtre Katadyn: l’eau est prête à servir ! 2) pour l’eau de nettoyage (vaisselle, dents, douche): l’adjonction de poudre MicroPure à de l’eau en apparence propre est suffisante. 3) si l’eau est visiblement sale, la première chose à faire, c’est de la cuire et éventuellement de la tamiser ou de la pomper à travers un filtre, suite à cela, suivre la méthode numéro 1. Reste le problème de refuser toutes boissons et crudités lorsque vous êtes invités chez des gens du « terroir »; pas évident car les autochtones ont de la peine à comprendre notre « sensibilité ».
Autres précautions à prendre: ne jamais « toucher » aux: glaces, fruits, légumes et autres crudités; en général, ne sont pas conseillés: les pommes, salades, tomates, etc…; seuls les fruits à grosse pelure sont « mangeables »: oranges, bananes, melons, etc… mais en contrôlant au préalable la qualité de la « pelure »! Bon, ok, il faut faire attention … mais ce n’est pas une raison pour paniquer et paranoïer.
Le Kerala et ses canaux: pour la visite des canaux rien ne sert d’avoir un véhicule, tout se fait en bateau; Cochin est donc le port d’attache et le « pied à terre ».
Quel termes utiliser pour décrire cette végétation, ces canaux et ces embarcations ? Enchanteurs, magiques et hors du temps, devraient convenir… La famille ne peut que se réjouir d’être descendue dans le sud pour voir ça, car plein les yeux à chaque instant.
Ecapade dans une plantation en altitude: un indien connu à Cochin propose à la famille de les accompagner (avec leur véhicule) en altitude pour voir une plantation: divers poivres, de la cardamome et du cannabis (eh..oui). Journée magnifique, trajet long et sinueux.
Quelques spécialités du Kerala: les noix de cajoux, la cardamome, les tissus et les objets en bois de santal (Roland a « flashé » sur une statuette, qu’il a dû marchander âprement pour obtenir un prix correct).
De Cochin à Madurai: pour ce trajet, décision est prise d’utiliser la route la plus « épique », celle qui passe à travers les gués et les canaux. A certains endroits, il a fallu monter la « deuche » sur un radeau pour pouvoir traverser « au sec »…
Kerala
Galerie de 22 photos en relation avec le récit ci-dessus