Voyage Suisse – Indes et retour en Citroën 2CV (1984-1985) – Page 5

Itinéraire du Népal à Delhi

Frontière entres les Indes et le Népal

Népal

Arrivée de nuit à la frontière, campement sur place. Il faudra attendre le lendemain matin pour se faire délivrer le visa d’un mois que vous accordent les autorités népalaises. Paperasses réglées… en route pour la capitale Kathmandu (trajet de montagne sinueux).

Petit descriptif: le Népal se trouve dans l’Himalaya – « le toit du monde ». Cette immense chaîne de montagnes vaut à elle seule le voyage. Mais le Népal, c’est bien plus que cela: un pays aux facettes multiples, où vivent des dizaines de peuplades, dotées chacune de son propre territoire, de sa propre langue, de ses propres usages et de ses propres vêtements traditionnels. Le Népal, le seul royaume hindou au monde, est régi par un gouvernement communiste. C’est un des pays les plus pauvres de la planète, un pays où le roi est sacré. C’est un pays où les femmes peuvent avoir plusieurs époux… mais n’ont pas voix au chapitre. Le yeti, par contre, y jouit du statut d’espèce protégée ! C’est un pays où l’Hindouisme et le Bouddhisme sont intimement mêlés sans qu’il paraisse, un pays où les gens sont répartis en castes et voient souvent la mort comme une occasion de progresser. Un pays où les vaches sont plus sacrées que les gens et où vous ne cheminerez jamais seul. Car le Népal est la demeure des dieux.

Bon à savoir: un peu comme à Goa, l’arrivées de voyageurs survint à la fin des années 1960 quand Kathmandu devint le terminus des voyages entrepris par les adeptes de la culture hippie. Dans les années 1960 le gouvernement népalais décida de favoriser le tourisme de montagne (alpinisme et trekking) tout en en faisant une source directe de devises.

Kathmandu

Le peuple « Népali » est plus proche des « occidentaux ». Quelle différence avec les Indes; en général les gens sont souriants et très accueillants. On trouve un choix et une qualité de nourriture « plus européenne »: des gâteaux, du pain, du chocolat, du fromage, des mets moins épicés (pour les plaisirs de la bouche). N’oublions pas que nous sommes en 1985!
La ville en elle-même est plutôt une bourgade. Il n’y a pas de building, les maisons sont basses (les pièces aussi, les Népalis sont petits comme nos Appenzellois). On trouve plein de temples et de pagodes à tous les coins de rues; le plus touristique (donc le plus connu) est: Durbar Square.

La voiture est parquée en dehors du centre (mais pas si loin), dans le petit coin d’herbe de l’hôtel qui nous accueille. Elle ne bougera pas pendant tout le séjour dans cette ville, car ici les promenades sont nombreuses et se font surtout à pied: le centre ville Thamel et Durbar Square (le quartier touristique de la ville) la colline « aux singes » et stupa de Swayambunath; ou en vélo loué: Patan, Pashupatinath (site de pèlerinage hindouiste le plus important du Népal) et la stupa de Bodhnath.

Les Chablues font la connaissance d’une famille afghane expatriée qui ont un garçon de l’âge de Julie: Soliman. Les enfants « fraternisent », les parents aussi. Sympa.

Départ de Katmandu pour Pokhara: quelques 200 Km de route de montagne étroite et ardue. Une grosse journée de voiture avec un pilote bien concentré au volant (pour éviter de tomber dans un ravin).

Pokhara

Charmante cité blottie au bord d’un lac romantique (le lac Phewa Tal) et cernée de très hauts sommets (dont les Annapurna et le Machapuchre). Le cadre est exceptionnel: lieu de villégiature par excellence. On a vraiment l’impression de passer ses journées dans un théatre. Les Suisses ne sont pas dépaysés, on se croirait dans une petite station des Alpes valaisannes ou grisonnes au bord d’un lac.

A cette époque de l’année (mars), il n’y a pratiquement aucun touriste; la famille se retrouve pratiquement seule dans le camping de Pokhara. A citer: Pokhara est un départ obligé pour les fameux « trekking » (marche en montagne) à la mode.

Les journées passent en balades sur le lac et en marches. Repos et vacances et rien de spécial … ah.. si, tout de même: Christiane réussit à casser la vitre avant de l’intérieur, en remettant un siège en place (la voiture rentrera en Suisse avec cette vitre fissurée). (!)

Népal: Kathmandu et Pokara
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Retour aux Indes

Le visa népalais arrivant au bout, la décision est prise de quitter Pokhara pour la frontière indienne.

De retour à Bénares: ben oui, ils n’ont pu s’en empêcher, encore quelques jours dans cette ville pour finir de s’en imprégner.

De retour à Pushkar: un petit détour par cette bourgade du Rajhastan est aussi envisagé (au diable les kilomètres supplémentaires), pour se reposer et surtout faire divers achats de cadeaux (les Chablues avaient remarqués divers tissus, tentures et objets typiquement « Rajhastanais »qu’ils n’ont retrouvé nulle part ailleurs).

Agra: impossible de ne pas aller voir le Taj Mahal, même si c’est le « truc touristique », ce palais est l’une des seule merveille du monde encore debout et bien conservée. Dès lors pourquoi s’en priver ? A part le « Taj »? rien à voir à Agra, circulez !

Préparatifs du retour

Dehli: passage obligé dans la capitale, le visa pour l’Iran doit impérativement être demandé à l’ambassade Iranienne à Dehli (nb : l’Iran est toujours en guerre).

Roland gravement malade: quelques jours après l’arrivée à Delhi, Roland se sent très mal, les signes: fièvre forte (+ de 40 degrés), selles clairs, urine foncée. Diagnostic: une hépatite carabinée. Selon la médecine occidentale, rien à faire; il faut attendre que ça se calme. Les indigènes lui conseillent de voir un Ayurvédiste (l’Ayurvéda est une médecine traditionnelle hindoue vieille de 3’000 ans); diverses poudres « bizarres » lui sont prescrites à prendre 3 fois par jour pendant 3 semaines.

Le visa Iranien est délivré en 5 jours (incroyable ! il a fallu 3 mois pour l’obtenir en Suisse). La santé de Roland s’améliore un peu, par contre son poids diminue (au final 18 kilos perdus); le « grand départ » est programmé !

Retour aux Indes : Agra, Pushkar
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