Voyage Suisse – Indes et retour en Citroën 2CV (1984-1985) – Page 4

Itinéraire de Madurai à Bénarès (Varanasi)

En route, notre 2CV provoque forcément de la curiosité

Madurai:

Grande ville du Tamil Nadu (1.3 mill. d’hab.) très religieuse. Les Chablues arrivent en pleine période de processions; les narines en prennent un coup: une odeur bizarre de « ghee » (beurre rance brûlé) se traîne dans toutes les rues: pas triste!
A part ca, la ville est superbe et possède l’un des temple les plus imposant (6 ha de superficie, hauteur de la tour principale: 50m.) et splendide de l’Inde du sud (un peu kitsch quand même).
Après quelques jours d’ambiance festive, bruyante, et odorante, la famille décide de remonter vers le nord. But final: Bénarès et le Népal.

Tiruchirappalli (Trichy): la curiosité de cette ville est qu’elle est dominée par un promontoire rocheux assez imposant, des temples sont assis sur ces rochers; il y a environ 500 marches pour y accéder ! Vue imprenable sur toute la région. A voir aussi, un immense temple (comme celui de Madurai).
 A part ça, la ville n’a rien de « spécial ».


Aucun arrêt prévu dans l’énorme ville industrielle et technologique de Bangalore (plus de 5 mill. d’hab.), à éviter !

Hyderabad

Une des rare cité à majorité musulmane. Malgré que ce soit une très grande ville (plus de 4 mill. d’hab.), la famille décide tout même de s’y arrêter. Il n’y a rien d’exceptionnel à voir, à part l’original « Charminar » (monument, en forme d’arc de triomphe) situé en pleine ville.


Comme les grandes ville n’est pas le truc des Chablues, la « grande remontée » vers Bénares commence, via: Nagpur, Jabalpur, et Allahabad.

Madurai, Hyderabad
Galerie de 18 photos en relation avec le récit ci-dessus

Bénarès (Varanasi)

Petit descriptif: Varanasi (anciennement Bénares) est la ville la plus sainte pour l’hindouiste. Se baigner dans le Gange à Varanasi est censé purifier de tous les péchés et se faire incinérer sur les ghats permet de se libérer du cycle des réincarnations. Les hindoux pratiquants se doivent d’y aller au moins une fois dans leur vie, voir même d’y faire transporter leur corps pour y être incinéré. Ce serait l’une des plus vieilles villes du monde.

Les « ghats » si typiques de Bénares sont les marches qui plongent dans le fleuve et qui servent aux bains rituels des hindous. Certains ghats sont réservés à la crémation des morts. Il y a une centaine de ghats le long du Gange.

Aujourd’hui la ville est aussi connue pour sa soie, ses saris et ses sitar (sorte de longue guitare avec une demi courge comme caisse de résonance, que Ravi Shankar -originaire de Bénares- a fait découvrir au monde occidental dans les années 70).

Alors là … c’est le top du top !!! Toutes les Indes sont à vos pieds. Cette ville dégage une atmosphère tout à fait particulière tellement la vie et la mort se côtoient à chaque coin de rues. Roland était déjà « tombé amoureux » de cette ville 4 ans auparavant, il la connaissait « comme sa poche » pour s’y être baladé de long en large de jour et de nuit, car ici la ville vit 24 s/24, et quelle effervescence … il y a toujours quelque chose à faire ou à voir même si vous êtes insomniaque; ok, ça grouille et c’est bruyant (les odeurs en sus), mais quelle ambiance !

Comme le pense Roland: voir Bénares sans avoir vu le reste des Indes est suffisant pour se faire une idée du pays (des villes, des gens, des castes et de la religion hindoue) tant cette ville est représentative de toutes les traditions et autres « clichés » possible.

Plusieurs buts pour les Chablues: connaître la ville et s’en imprégner, acheter de la soie, des tissus et plein d’autres objets (pour Christiane). Roland avait déjà le projet de se faire construire un sitar sur mesure ainsi que de prendre des cours. Bref, il est déjà prévu que la famille allait s’y installer pour un bon moment (au final, plus d’un mois). Un emplacement légèrement en dehors du « brouahah » du centre ville est trouvé, près d’un hôtel sympa et tranquille. La « deuche » est installée comme une vraie maison.

Excellente pour la marche (peu ou pas de montées), la ville s’étale tout en longueur en suivant les ghats au bord du Gange. Durant ce mois à Bénares la famille a essayé de tout visiter à toutes heures de la journée: les ghats, les alignées de mendiants, les crémations, les temples, les shops et boutiques, les balades en barque sur le Gange, etc… Roland prends journalièrement ses cours de sitar (son sitar est bientôt prêt à charger sur le toit de la 2CV).

La maxime de Roland: « voir Bénares et mourir ! » (son voeu ? que si il meure avant Christiane… qu’elle veuille bien transporter son corps ici pour y être incinéré -hum… voeu pieux, mais utopique-).

Bénarès (Varanasi)
Galerie de 18 photos en relation avec le récit ci-dessus

Bénarès, fabrication du sitar
Galerie de 6 photos en relation avec le récit ci-dessus

La montée au Népal

Il faut continuer la route… C’est le coeur serré que les Chablues quittent Bénares, sitar sur le toit. Départ au lever du soleil, car il faut une bonne journée de voiture pour arriver à la frontière népalaise.

Coupure dans le récit: LE premier accident 2CV – humain ! ça devait arriver. Après quelques heures de route, au milieu d’un village, des gens traversent la rue (la 2CV est à l’arrêt), la plupart ayant traversés, Roland se dit « c’est bon j’y vais » et démarre; au même moment, un dernier piéton décide malgré tout de traverser, Roland klaxonne mais n’a pas le temps de freiner et c’est la collision, le piéton se retrouve couché sur le capot (on vous rassure, la « deuche n’a rien!). En apparence rien de grave, un peu de sang au visage… QUE FAIRE ? (Un ami suisse qui connaissait les Indes « par la route » nous avait prévenu: dans tout les cas, partez comme des voleurs, autrement c’est la prison assurée pour les étrangers qui n’y connaissent rien aux lois du pays). L’éthique a voulu le contraire: le « gaillard » (qui a eu plus de peur que de mal) a été transporté dans la 2CV (avec toute la diplomatie et les bons soins qu’a pu employer Christiane) dans un dispensaire croix-rouge du village. Malgré tout, la famille fonce pied au plancher sur la route Népal pour éviter les poursuivants éventuels…

Coupure dans le récit: au y’a t’il eu d’autres accidents ? Ben oui, justement, puisqu’on en parle: un cycliste « shooté » dans un talus sur la route de Mysore, une fois par terre le type en rigolait encore (les gens d’ici sont vraiment bizarres).
Plus bas dans le sud (plus grave pour la voiture, et indépendant de notre volonté) un bus, pour dépasser, nous pousse sur le bas-côté de la route (comme dans une foire d’auto tamponneuses). De retour sur la route, Roland s’énerve et poursuit le bus, et après maints essais, il l’arrête enfin; Roland prends la matraque (la seule arme de défense emportée) pénètre à l’intérieur et veut « casser la figure » au conducteur (pas très Peace and Love tout ça), mais plusieurs passagers s’interposent entre eux et protègent le conducteur. Roland las de la situation, voit qu’il n’arrivera à rien ainsi et laisse aller le bus. La voiture est abîmée sur le côté, un peu défoncée, mais rien de grave; plus de peur que de mal… C’était la séquence « Western tchapati ».

Montée au Népal
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